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Libération
Portrait

Rafsandjani, la chute du «parrain» islamique

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L'ex-Président régnait depuis vingt ans sur la vie politique iranienne.
publié le 22 février 2000 à 22h41

Plus que tout autre dirigeant iranien, il incarnait la pérennité du régime islamique. Président du Majlis (Parlement) pendant deux mandats, président de la République pendant deux autres mandats, Ali Akbar Hachémi Rafsandjani, qui se voyait à nouveau à la tête de ce même Majlis, a tout simplement été mis à la porte par les électeurs. Tête de liste de la coalition des conservateurs et des technocrates à Téhéran, cet hodjatoleslam (religieux de rang intermédiaire) de 66 ans n'est arrivé, au stade actuel du dépouillement du scrutin, qu'en 26e ou 27e position. On ignore encore s'il sera élu au premier tour ou en ballottage pour le second tour, prévu en avril.

Sa fille Faezeh, qui bénéficiait d'une certaine popularité en Iran pour avoir dirigé le journal «féministe» Zan (fermé par la censure) et osé faire du vélo en public, est d'ores et déjà éliminée; elle est arrivée en 57e position dans la capitale iranienne où 30 sièges sont à pourvoir. Dès lors, en dépit des démentis, certains analystes estiment qu'une partie des voix qu'elle a obtenues a été «ajoutée» à celles de son père. Pourtant, la candidature de celui qu'un éditorialiste iranien a surnommé le Pedarkhandeh (le «Parrain», en référence aux films de Coppola, très populaires en Iran), avait suscité une certaine peur dans le camp des réformateurs. Système clientéliste. En Iran, Rafsandjani est un homme tout-puissant. Par ses richesses, ses réseaux politiques et le système clientéliste qu'il a mis en place. A la tête du Consei