Augusto Pinochet doit absolument être réexaminé par des médecins:
les quatre pays auxquels Londres avait fini par transmettre, la semaine dernière, le dossier médical de l'ancien dictateur chilien sont unanimes à mettre en doute la gravité des maux dont souffrirait Pinochet. Une nouvelle fois, la balle revient dans le camp du ministre de l'Intérieur britannique, Jack Straw, qui devrait confirmer dans les prochains jours son intention de renvoyer le général dans son pays pour des raisons de santé. Les avis des quatre pays (Espagne, France, Belgique et Suisse) demandant l'extradition de Pinochet ne lui faciliteront pas la tâche. Car tous lui ont fait part hier de leurs réserves sur le diagnostic des quatre médecins britanniques concluant à l'incapacité de l'octogénaire de comparaître en justice.
Bras de fer. Des quatre juges engagés dans ce bras de fer avec Londres, ce sont le Belge Damien Vandermeersch et l'Espagnol Baltasar Garzon les plus offensifs: Pinochet est «apte à soutenir un procès», a déclaré hier le parquet de Bruxelles, qui demande à Londres des examens médicaux complémentaires. Selon les quatre spécialistes belges de neurologie et de gériatrie consultés par le juge Vandermeersch, «la détérioration cognitive» dont souffre Pinochet ne serait que «légère plutôt que modérée à sévère» et ses «capacités de raisonnement ["] mieux préservées que les fonctions mnésiques». La justice belge réclame donc «des examens complémentaires, en l'espèce, un bilan des fonctions frontal