C'est une autre exception française. Activement engagée pour une
rapide ratification de la convention adoptée à Rome en juillet 1998 par 120 pays pour la création d'une Cour pénale internationale (CPI) chargée de juger génocides, crimes contre l'humanité et crimes de guerre, la France est, pour le moment, la seule à ne pas accepter la compétence de ce tribunal sur les éventuels crimes de guerre commis par ses ressortissants. La faculté lui en est offerte pendant sept ans par l'article 124 des statuts décidés à Rome, adopté à son initiative dans les dernières heures de la négociation. Avec cette modification des statuts du futur tribunal, la France espérait alors obtenir l'adhésion de certains pays en premier lieu les Etats-Unis ouvertement hostiles aux ingérences d'une telle cour dont le champ d'intervention n'est pas limité dans le temps et dans l'espace, à la différence des deux actuels tribunaux, dits «ad hoc», créés par le Conseil de sécurité pour l'ex-Yougoslavie en 1993, puis pour le Rwanda un an plus tard. Les Etats-Unis, comme, par ailleurs, Israël, la Chine ou l'Inde, n'ont finalement pas signé le traité. Les autorités françaises ont continué à s'accrocher à cet article 124 malgré les critiques d'une partie de la gauche plurielle et des ONG. Matignon et l'Elysée sont à l'unisson sur cette position qui donne «un mauvais exemple» comme le déplorent la FIDH et Amnesty.
Rôle moteur. Cette attitude est d'autant plus surprenante que Paris, après avoir été longtemps réti