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Libération

Les violences se multiplient en Casamance

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publié le 23 février 2000 à 22h39

A cinq jours de l'élection présidentielle au Sénégal, la Casamance

(province du sud du pays) est depuis vendredi le théâtre de violents incidents. Hier, vers Koda, à une centaine de kilomètres de Ziguinchor, principale ville de Casamance, un accrochage entre un groupe armé et des militaires sénégalais a fait deux morts et deux blessés parmi les soldats. Dimanche, ce sont trois bus, dont deux de touristes, qui ont été attaqués par des présumés rebelles du Mouvement pour l'indépendance de la Casamance (MFDC) sur la route qui va du cap Skirring à Ziguinchor. Le guide et le chauffeur d'un car du voyagiste Fram ont été tués, et un touriste français grièvement blessé par balle, qui devait être rapatrié hier vers la France. Vendredi, enfin, des présumés rebelles ont coupé l'électricité à Ziguinchor, pillé une vingtaine de boutiques et tué un gendarme.

S'agit-il, deux mois après l'accord de cessez-le-feu signé entre le MFDC et le gouvernement, d'une tentative des maquis les plus durs de la rébellion pour discréditer le processus de paix, ou bien de grand banditisme? Depuis l'accord du 26 décembre, les incidents n'ont jamais vraiment cessé en Casamance, sans atteindre la gravité de ces derniers jours. Les maquisards ont de plus en plus de mal à se ravitailler auprès d'une population lassée par une guerre qui dure depuis dix-sept ans, et les armes circulent librement dans cette région d'Afrique de l'Ouest déstabilisée par les guerres du Liberia, de la Sierra Leone et de la Guinée-Bissau