Menu
Libération

«Je me réjouis que notre refus ait produit un choc». Le directeur des études entend défendre les valeurs du lycée l'Ermitage.

Article réservé aux abonnés
publié le 24 février 2000 à 22h38

Ils se réjouissent presque d'être ceux par qui le scandale est

arrivé. Christopher Hunter et Pierre Nabet, respectivement proviseur et directeur des études du coquet lycée L'Ermitage de Maisons-Laffite (Yvelines), affichaient hier une sérénité sans faille. Oui ils sont conscients de la déception, voire de l'incompréhension, que leur décision a entraîné pour les élèves du Bundesgymnasium Rainergasse de Vienne. Oui ils mesurent que l'Autriche ne se résume pas à Haider. Oui ils savent que Vienne version 2000 n'est pas Berlin version 1933. Mais ils ont voulu agir, à leur niveau, pour «défendre les valeurs de l'Ermitage: tolérance et ouverture». «La majorité des enseignants a estimé que notre devoir était de faire réfléchir les gens, en France et en Autriche, explique Pierre Nabet. La réaction fermement anti-Haider de Michaela Baltzareck et des élèves du lycée viennois nous conforte dans cette idée: non seulement je ne doute pas de leur sincérité, mais je me réjouis que notre refus ait produit un choc.» Christopher Hunter, pour sa part, met en avant le projet pédagogique de L'Ermitage. Cet établissement privé sous contrat laïque propose une formation largement tournée vers l'international, du primaire au bac. Et accueille des élèves de tous horizons: enfants d'expatriés français mais aussi enfants d'étrangers en poste en France. Américain installée en France depuis vingt ans et petit-fils d'un GI débarqué en juin 1944 sur les plages de Normandie, Christopher Hunter n'imagine pas