Menu
Libération

L'UE s'inquiète des «grandes oreilles». Débat européen à propos du réseau américain d'écoute «Echelon».

Article réservé aux abonnés
publié le 24 février 2000 à 22h38

Bruxelles (UE), de notre correspondant.

Téléphone fixe ou mobile, fax, courrier électronique: pas facile d'échapper aux grandes oreilles des Etats les plus riches qui ont les moyens d'intercepter tout ce qui s'échange à travers le monde. C'est plus ou moins facile, mais c'est possible. La commission des libertés et des droits des citoyens du Parlement européen a, mardi et mercredi, organisé une audition publique sur le thème de «l'Union européenne et la protection des données» (en l'absence remarquée des députés français, hormis Krivine de la LCR). La question posée par les eurodéputés est simple: peut-on encore faire respecter le droit à la vie privée et au secret des affaires? La réponse est sans doute négative.

Le journaliste britannique Duncan Campbell s'est incontestablement taillé le plus beau succès de ces auditions en décrivant le système d'espionnage électronique mis au point par les Américains de la «National Security Agency» (NSA), connu sous le nom d'«Echelon», qui permet d'intercepter toutes les formes de communications et de les trier à partir de mots clés (Libération du 21 avril 1998). C'est un spécialiste de la question puisqu'il a participé à l'élaboration de deux rapports, l'un daté de septembre 1998 («Evaluation des techniques du contrôle politique»), l'autre d'octobre 1999 («Développement de la surveillance et risque d'abus dans le domaine de l'information économique»), tous deux commandés par un groupe de députés européens baptisé Stoa (Scientific and Tech