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Libération

Le message préélectoral d'ETA. Le vainqueur des élections devra tenir compte des desseins indépendantistes.

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publié le 24 février 2000 à 22h31

Madrid, de notre correspondant.

Alors que toute l'Espagne se mobilise de nouveau pour exprimer sa rage face au dernier attentat commis par ETA, force est de se demander quel but poursuit l'organisation armée basque. L'objectif immédiat de cette offensive meurtrière est de faire irruption sur le devant de la scène et focaliser toute l'attention à deux jours du coup d'envoi de la campagne pour les élections générales du 12 mars. Le coup est réussi: José Maria Aznar, le chef du gouvernement, comme Joaquin Almunia, le candidat de l'opposition socialiste, ont annulé pour quelques jours leurs rendez-vous préélectoraux et déclaré «l'union sacrée» autour de la «fermeté démocratique».

Pression. Nul besoin d'être devin pour deviner le sens du sanglant message d'ETA: quiconque emporte les élections devra tenir compte des desseins des indépendantistes basques. En ce sens, l'assassinat de Fernando Buesa, porte-parole du groupe socialiste au Parlement basque, n'est pas fortuit. Après avoir rompu tout dialogue avec le gouvernement à l'été dernier, l'organisation armée voulait faire pression sur l'opposition socialiste, créditée de sérieuses chances d'emporter le scrutin.

Mais, du même coup, c'est tout le processus de paix qui encore un peu plus s'effondre. Le 27 novembre 1999, ETA avait annoncé la fin de la trêve et, comme toujours, les séparatistes mettaient peu après leurs menaces à exécution en tuant le 21 janvier, à Madrid, le lieutenant-colonel Pedro Antonio Blanco. Le lendemain, certain