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Libération

Le «missile de papier» de Pékin à Taiwan. En pleine campagne électorale, la Chine menace l'île d'un recours à la force.

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publié le 24 février 2000 à 22h38

Il y a quatre ans, à la veille de la première élection

présidentielle démocratique à Taiwan, Pékin avait procédé à des tests de missiles à proximité des côtes de l'île «rebelle», provoquant l'envoi de la flotte américaine dans le détroit de Taiwan. Cette fois, à trois semaines d'un nouveau scrutin présidentiel taiwanais, c'est un «missile de papier» que les dirigeants chinois ont choisi d'envoyer. Et l'impact est tout aussi fracassant, faisant dangereusement monter les enchères dans cette partie du monde.

Le livre blanc du Conseil d'Etat chinois, organe suprême du gouvernement, publié lundi à Pékin, s'est déjà attiré un rejet catégorique du gouvernement de Taiwan, et une mise en garde de Washington contre «la menace du recours à la force». Reste à voir comment réagira l'électorat taiwanais, première cible du «missile» chinois, mais surtout l'impact à moyen terme de la nouvelle doctrine chinoise sur les relations entre Pékin et l'île nationaliste, séparée de la République populaire depuis la victoire communiste de 1949. Avec un premier risque immédiat, celui de relancer la course aux armements de part et d'autre du détroit.

La Chine, jusqu'ici, avait uniquement menacé Taiwan de recours à la force en cas de proclamation de son indépendance et d'abandon du principe d'une «Chine unique». Une situation dont le président sortant taiwanais, Lee Teng-hui, s'était dangereusement approché l'an dernier en réclamant des rapports «d'Etat à Etat» entre Pékin et Taipei. Dans ce nouveau texte,