Vienne, de notre correspondant.
Au départ, une simple petite lettre. La date: 4 février 2000, le jour même de l'investiture du nouveau gouvernement autrichien. Signée de M. Hunter, directeur du lycée privé L'Ermitage, à Maisons-Laffitte, elle ne contient que quelques phrases: «Nous avons le regret de vous informer qu'il ne nous sera pas possible d'organiser avec votre établissement l'échange qui devait avoir lieu en mars.» La raison? La «réticence des familles de l'Ermitage» face aux «circonstances politiques actuelles» en Autriche. «Quand j'ai lu cette lettre, explique Michaela Baltzareck, destinataire de la missive, et enseignante de français au Bundesgymnasium Rainergasse à Vienne, ça m'a fait un choc! Cela fait sept ans que j'envoie mes élèves chez des familles de l'Ermitage, et tout s'est toujours très bien passé. Et d'un coup, ils nous considèrent comme des parias.»
«Réaction déplacée». Ne se laissant pas démonter pour si peu, cette prof aux cheveux poivre et sel ébouriffés décide de réagir. Ordinateur sous les doigts et câble branché sur le Web, elle envoie des e-mails aux grands médias d'Autriche et de France. Et ça marche! Articles dans la presse locale, émission à la télé autrichienne, journalistes envoyés interroger les élèves: en quelques jours, la première 7B du lycée de la Rainergasse est devenue le centre d'un grand débat, symbolique de la difficulté de trouver le ton juste pour réagir aux changements autrichiens.
A Vienne, les autorités françaises se sont lancé