Moscou, de notre correspondante.
Alors que les forces russes continuent de bombarder les montagnes du sud de la Tchétchénie, de nouveaux témoignages confirment l'ampleur des exactions russes: pillages, exécutions sommaires, tortures, etc. Le journaliste russe Andreï Babitski, dont on est sans nouvelles depuis début février, aurait lui-même subi des sévices au «camp de filtration» de Tchernokozovo (Tchétchénie). «On m'a jeté dans une cellule commune», raconte un ex-détenu réfugié en Ingouchie et cité par l'AFP; «et j'ai entendu le gardien lancer: "Babitski, sortez.» A la fin de la journée, comme on pouvait chuchoter, j'ai entendu quelqu'un dire: «Ce Babitski, il est sacrément résistant. Si on m'avait battu comme ça, je serais mort.» Le témoin, qui a requis l'anonymat, a eu la colonne vertébrale atteinte et ne peut plus marcher.
Torture. Babitski, correspondant de Radio Svoboda (une radio financée par le Congrès américain) dont les reportages irritaient les militaires, avait été arrêté à la mi-janvier par les «fédéraux» près de Grozny. Détenu à Tchernokozovo, il avait été inculpé de «complicité avec des groupes armés». Puis le 3 février, il avait été «échangé» contre plusieurs prisonniers russes et remis aux Tchétchènes. Mais, depuis, son entourage met en cause le scénario officiel. Hier, le président par interim Vladimir Poutine a affirmé que Babitski était bien vivant et en Tchétchénie. Mais sans apporter de preuves.
Lioma, 22 ans, a été libéré après que ses proches aient pa