Istanbul, intérim.
Malgré les protestations européennes, les autorités turques durcissent la répression contre les responsables du Hadep, le Parti de la démocratie du peuple (prokurde). Dans la nuit de mercredi à jeudi, la Cour de sûreté de l'Etat de Diyarbakir, la capitale du Sud-Est anatolien, a inculpé, après quatre jours de garde à vue, les trois maires Hadep des villes de Diyarbakir, Siirt et Bingol. Le gouverneur des provinces du Sud-Est, placées sous le régime de l'état d'urgence, avait justifié l'interpellation des trois élus en affirmant détenir des preuves irréfutables de leurs contacts, en Turquie et à l'étranger, avec des responsables du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), l'organisation rebelle kurde qui a déposé les armes depuis six mois à l'appel de son chef Abdullah Öcalan condamné à mort en juillet. Hier matin, la Cour de sûreté de l'Etat d'Ankara a condamné le président du Hadep, Ahmet Turan Demir, et son prédécesseur à la tête du parti, Murat Bozlak, à trois ans et neuf mois de prison chacun pour leur supposé soutien au PKK. L'ouverture d'une instruction contre les responsables du Hadep remontait à janvier 1999, après les grèves et manifestations de soutien à Abdullah Öcalan, arrêté en Italie à l'automne 1998.
Depuis l'intervention de la gendarmerie dans les bureaux des trois mairies, avec saisie de documents et de matériel informatique, la mobilisation des sympathisants du Hadep pour la libération des trois maires ne faiblit pas. Mardi, des sit-in p