Le commerce de la drogue, nerf de la guerre d'Afghanistan pendant
vingt ans, constitue plus que jamais une source importante de revenus pour les taliban, installés à Kaboul depuis septembre 1996. Avec une récolte de 4 600 tonnes en 1999 soit le double de l'année précédente l'Afghanistan produit désormais 75% de l'opium du monde, le reste étant principalement fourni par une autre dictature: la Birmanie. Une taxe sur l'opium est dûment prélevée par le régime des «étudiants en théologie».
Imposition de 20%. Le mollah Mohammad Omar, chef suprême des taliban, expliquait voilà quelques années dans l'une des rares interviews qu'il a accordées (à l'agence allemande Deutsche Press Agentur): «Concernant le prélèvement que nous effectuerions sur les revenus de la drogue, je répondrais que notre administration applique à tous les gains, quelle que soit leur origine, le taux d'imposition de 20%, conformément aux prescriptions de l'islam.» Loin d'avoir abandonné la culture des stupéfiants, le régime intégriste désormais installé paraît plutôt avoir institué le commerce de l'opium. Sans difficulté par ailleurs puisque le régime, qui contrôle 80% du pays, administre les provinces de Helmand et Kandahar, nouveau «triangle d'or» d'où proviennent 97% de l'opium du pays.
C'est ce qui ressort en filigrane du dernier rapport de l'Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS), une agence des Nations unies. «L'Afghanistan est devenu un centre de trafic de drogue pour le monde entier», es