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Libération

En route pour les urnes, le Sénégal mise sur la loyauté de son armée.

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Le pays, qui élit son président dimanche, n'a jamais connu de coup d'Etat militaire.
publié le 26 février 2000 à 22h35
(mis à jour le 26 février 2000 à 22h35)

Dakar, envoyée spéciale.

Les commerçants de Dakar ont mis des rideaux de fer devant leurs boutiques. Les coopérants français profitent des vacances scolaires pour quitter le pays. Les radios privées conseillent à leurs auditeurs de stocker le riz et l'essence. Les premières estimations de l'élection présidentielle seront connues dès dimanche soir, même si, officiellement, la Commission nationale de recensement des votes a jusqu'au 3 mars pour proclamer les résultats provisoires. Les Sénégalais sauront alors si Abdou Diouf, qui dirige le pays depuis dix-neuf ans, occupera le palais présidentiel pour sept ans supplémentaires ou s'il aura a disputer un second tour. Psychose de l'émeute. Ce ne sont pas tant les actes de violence qui ont émaillé la campagne présidentielle qui inquiètent, que la réaction des partis et de la rue au résultat des urnes. De Dakar, on a suivi avec attention la prise de pouvoir du général Gueï en Côte-d'Ivoire, un pays qui a en commun avec le Sénégal d'avoir été dirigé par le même parti depuis l'indépendance. La psychose de l'émeute et de l'arbitrage de l'armée a en outre été entretenue par les déclarations de quelques candidats, et notamment de Me Abdoulaye Wade, le rival le plus sérieux du président sortant. Pour autant, y a-t-il péril kaki au Sénégal, un Etat qui, fait exceptionnel en Afrique, n'a jamais connu de pouvoir militaire? De l'avis des experts militaires français et américains qui suivent de près l'évolution du pays, l'armée sénégalaise es