Menu
Libération

En route pour les urnes, le Sénégal mise sur la loyauté de son armée.

Article réservé aux abonnés
publié le 26 février 2000 à 22h35

L'ambiance était électrique vendredi à Dakar, où les principaux

candidats à l'élection présidentielle de dimanche tenaient leur dernier meeting avant le scrutin de dimanche. Le challenger du président sortant, Abdou Diouf, a une nouvelle fois lancé une mise en garde: «Si Diouf confisque le pouvoir, je n'aurai pas besoin d'appeler la rue», a déclaré Abdoulaye Wade sur Radio France internationale, ajoutant que la police ne serait pas en mesure de contenir la situation et que l'armée serait forcée d'intervenir. En début d'après-midi, on a frôlé l'incident grave lorsque les jeunes partisans de Wade ont commencé à marcher sur le boulevard Charles-de-Gaulle, en direction du stade où Diouf tenait meeting. Aux cris de «L'alternance ou la mort», ils se sont brièvement affrontés aux forces de police. Charges violentes, grenades lacrymogènes, barrages de pneus en feu et bûchers alimentés par les affiches du candidat-président, la manifestation menaçait de dégénérer quand les voitures d'Abdoulaye Wade et de son staff sont arrivées. Le chef de l'opposition n'a eu qu'à se dresser hors de la voiture pour que les partisans du sopi (changement) rebroussent chemin en hurlant «Na dem» («Qu'il parte»). Dans la foule autour de Wade, il y avait aussi des «anciens», de ceux qui se sont battus avec le Parti socialiste et Léopold Sédar Senghor pour l'indépendance avant de jeter l'éponge. «La colonisation et quarante ans pour ça" Pour nous, vivre ou mourir, c'est pareil», disait, désespéré, un viei