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Libération

Babitski réapparaît mais reste sous haute surveillance. Le journaliste russe détenu dans la capitale du Daguestan.

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publié le 28 février 2000 à 22h33

Moscou, de notre correspondant.

Babitski est vivant. On craignait trop une issue fatale via l'un de ces coups fourrés qui ponctuent l'histoire des services et polices russes ex-soviétiques pour ne pas se réjouir de cette réapparition. Même si le journaliste de Radio Svoboda («Radio Liberté») n'est aucunement libre de ses mouvements. Arrêté vendredi dans un café de Makhatchkala, la capitale du Daguestan, il a été conduit dans les locaux du ministère de l'Intérieur de la République russe et n'en est toujours pas sorti. Il a cependant pu s'entretenir au téléphone avec sa femme et avec ses collègues de Radio Svoboda.

Contrairement à l'immense majorité de ses confrères russes qui ne couvrent la guerre que du côté des forces russes et ne font, le plus souvent, que reprendre les communiqués des services de presse officiels et des généraux responsables de la prétendue «opération antiterroriste», Babitski couvrait la guerre aussi et d'abord du côté tchétchène, évoquant les drames des populations civiles, ce que ne font pratiquement jamais les médias russes officiels. Tout journaliste étranger qui ne reproduit pas la «bonne» information est accusé de propager de la «désinformation», et si le journaliste est russe, cette circonstance est pour le moins aggravante.

Echangé. Rien d'étonnant de la part de la justice russe à ce que l'on ait accusé le journaliste de «participation à bande armée», après son arrestation par les forces russes aux portes de Grozny, le 16 janvier. L'histoire était