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Libération

Les Basques désunis contre ETA. 100 000 personnes ont manifesté.

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publié le 28 février 2000 à 22h34

Madrid, de notre correspondant.

La fracture de la société basque entre nationalistes et non-nationalistes se fait chaque jour plus manifeste. A preuve, la grande manifestation qui s'est déroulée samedi dans les rues de Vitoria, la capitale administrative du Pays basque espagnol, où plus de 100 000 personnes ­ de source policière ­ ont manifesté leur rejet du dernier attentat perpétré par ETA: mardi, une explosion à la voiture piégée qui a coûté la vie à Fernando Buesa, un dirigeant du Parti socialiste basque, et à son garde du corps.

Récupération politique. On a en effet pu assister à une drôle de protestation contre ce nouvel assassinat, segmentée en trois parties bien distinctes: devant, une première foule emmenée par les nationalistes modérés du PNV, le parti au pouvoir, et par le Lehendakari ­ le président de la région basque ­, Juan José Ibarretxe; loin derrière, une cohorte «espagnoliste», conduite par les leaders socialistes et du Parti populaire (PP, centre droit, au pouvoir à Madrid). Au milieu, quelques milliers de manifestants, hébétés que l'attentat meurtrier ait pu à ce point être récupéré à des fins politiques. Dans leurs slogans, les uns exigeaient qu'«ETA cesse de tuer une fois pour toutes»; chez les nationalistes, la marche semblait surtout consister en un plébiscite en faveur de Juan José Ibarretxe.

Fossé. Il était difficile de mieux illustrer le fossé grandissant au sein de la société basque. En milieu de semaine, autour de la dépouille de Fernando Buesa, le