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Libération

Les ondes de la transparence.

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Avec peu de moyens, les radios privées freinent les velléités de fraude.
publié le 28 février 2000 à 22h34
(mis à jour le 28 février 2000 à 22h34)

Dakar, envoyée spéciale.

Yoro Dia, chef du service politique de la radio Wal Fadjiri-l'Aurore, et son stagiaire filent en taxi vers le ministère de l'Intérieur. Pour une fois, pas de problème de circulation à Dakar, la capitale est déserte. Un homme passe en vélomoteur, une main sur le guidon, l'autre tenant une petite radio contre son oreille. Yoro, 28 ans, surdiplômé, comme son stagiaire, qui a deux ans de moins, s'élance dans l'escalier du ministère qu'on appelait autrefois «le bunker» et se précipite sur un homme d'âge mûr en brandissant son téléphone mobile: «Nous voici devant le commissaire chargé des élections"» L'homme a à peine le temps de murmurer qu'il n'a pas dormi de la nuit qu'il se retrouve en direct sur l'antenne. Le journaliste reprend le téléphone pour dire quelques mots en wolof et le dirige à nouveau vers le commissaire. L'interview est bouclée, Yoro a ce qu'il voulait. Sites web. L'émergence des radios privées et l'usage généralisé des mobiles ont sans doute fait autant pour la transparence des élections au Sénégal que la réforme du code électoral et la présence, quelques jours durant, d'observateurs internationaux. Walf, qui émet sur FM, comme Sud, la radio rivale, s'appuient sur des quotidiens. De périodique religieux dans les années 80, le journal, sous la pression de jeunes journalistes comme Yoro, s'est transformé en un quotidien d'informations générales moderne. Comme Sud, qui organisait hier après-midi un débat au Metissacana, le plus ancien des