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Libération

Grasser, jeune technocrate et ministre des Finances FPÖ. Il juge la création de l'euro prématurée.

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publié le 29 février 2000 à 22h31

Vienne, de notre correspondant.

Belle gueule, les dents très blanches et très longues, Karl-Heinz Grasser, 31 ans, le nouveau ministre des Finances autrichien, est le parfait modèle de cette génération de yuppies dans laquelle Jörg Haider aime puiser ses proches collaborateurs. Des études de gestion, une entrée précoce en politique ­ l'homme est membre du FPÖ depuis déjà onze ans, et fut élu vice-gouverneur de Carinthie à 25 ans ­, un passage de deux ans dans une grande société internationale, Grasser représente une sorte de Haider à l'heure de la technologie, de la Bourse électronique et de la victoire planétaire du néolibéralisme.

Technocratique. Enclin à un antiparlementarisme facile («ce théâtre, qu'on appelle Parlement», a-t-il ironisé dans le magazine viennois Profil), hostile aux débats d'idées et aux confrontations avec l'Histoire (à la question: «Que pensez-vous des propos de Haider sur le IIIe Reich?», il répond sèchement: «Si je donnais foi à toutes les attaques portées contre cet homme, je n'appartiendrais pas à son parti»), ce jeune homme n'a de sa fonction politique qu'une vision technocratique. Les sociaux-démocrates ont laissé un «horrible trou» budgétaire de 47 milliards de schillings (sur 800 milliards de dépenses publiques), qu'il s'agit de reboucher par tous les moyens. Privatisation complète des entreprises encore partiellement nationales, réduction drastique des dépenses des ministères, limitation des remboursements de Sécurité sociale, hausse des tarifs