Menu
Libération

Opération séduction réussie pour Chirac aux Pays-Bas. En visite officielle hier, il a rétabli son image .

Article réservé aux abonnés
publié le 29 février 2000 à 22h31

Amsterdam, de notre correspondante.

A son arrivée à la présidence, en 1995, Jacques Chirac était l'homme d'Etat européen le plus impopulaire aux Pays-Bas. Aujourd'hui, alors que le président français est en visite officielle dans le pays, le ton est à la réconciliation et aux louanges face aux efforts accomplis pour surmonter la crise des dernières années. «Les moins bons moments du passé récent sont derrière nous», affirmait ainsi Chirac dans une interview publiée samedi par le quotidien néerlandais NRC Handelsblad.

Il y a cinq ans, le président français était pour les Néerlandais l'homme de la reprise des essais nucléaires, celui qui leur donnait des leçons de morale en matière de drogue, et refusait, en dépit des accords de Schengen, d'ouvrir les frontières nord tant que les Pays-Bas n'abandonnaient pas leur politique «laxiste». Jugé intransigeant, arrogant, porté aux démonstrations de force totalement étrangères aux Néerlandais, il incarnait tous les préjugés négatifs qui circulent ici à propos des Français.

Lutte contre la drogue. En cinq ans, bien des choses ont changé. La cohabitation a promu le protestant Lionel Jospin, dont la politique envers les toxicomanes est jugée plus proche du modèle néerlandais. De leur côté, les Pays-Bas ont engagé une lutte plus intensive contre le «tourisme de la drogue», le trafic de drogues de synthèse et ont tenté de mieux contrôler leurs célèbres coffee-shops. Mais peu de Néerlandais savent que c'est Chirac qui a, dès novembre 1995, jeté