Avant même que les résultats officiels de l'élection présidentielle de dimanche ne soient connus, le Parti socialiste (PS) d'Abdou Diouf a reconnu hier que, événement historique au Sénégal, il faudrait un second tour pour désigner le vainqueur. Le Président sortant comme son principal opposant Abdoulaye Wade devront donc nouer des alliances avec l'un ou l'autre des six autres candidats. Car il est peu probable qu'ils arrivent à recueillir beaucoup de voix parmi les abstentionnistes, relativement peu nombreux.
Selon les premières estimations, le PS arriverait en tête dans les dix régions. L'opposition a fait une notable avancée dans les grandes villes, notamment à Dakar, qui lui était déjà acquise, et même à Kaolack. Moustapha Niasse a créé la surprise. Cet ancien ministre des Affaires étrangères d'Abdou Diouf, qui a quitté le PS en 1996, a réussi, avec une coalition de petits partis et une campagne de proximité, à se placer en troisième position, damant le pion à un autre transfuge du PS, Djibo Kâ.
Mustapha Niasse, un homme d'affaires de 60 ans dont les activités vont de l'exploitation pétrolière aux assurances, s'était créé une certaine popularité en reversant son salaire de ministre aux oeuvres universitaires de Dakar. On dira qu'il en avait les moyens, mais le geste a frappé. Il séduit également une bourgeoisie qui fut proche du PS avant de se détacher d'un parti jugé trop éloigné des préoccupations d'une population qui aspire à une gestion moins clientéliste.
Le PS, qui ava