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Libération

Indonésie: Wahid fait le ménage dans l'armée. Plusieurs généraux, fidèles à Wiranto, ont été écartés.

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publié le 1er mars 2000 à 22h50

Bangkok, de notre correspondant.

Sans perdre de temps, le président Abdurrahman Wahid détruit systématiquement le pouvoir politique de l'armée indonésienne. Deux semaines après avoir suspendu son ministre de la Sécurité, le général Wiranto, l'ex-chef des forces armées impliqué par une commission d'enquête pour sa «responsabilité morale» dans les violences au Timor oriental, le président Wahid, surnommé «Gus Dur», profite de l'élan et du manque de réactions des officiers conservateurs. Lors d'un remaniement lundi, il a mis à l'écart plusieurs généraux fidèles à Wiranto pour les remplacer par des officiers réformistes à la tête des unités clés du pays.

L'officier qui s'est fait récemment le porte-parole de la dépolitisation de l'armée, le général Agus Wirahadikusumah, prend la tête des Forces stratégiques (Kostrad), principale unité de combat de l'archipel chargée entre autres de contrer les coups d'Etat. Agus Wirahadikusumah a critiqué publiquement et sans ménagements les exactions des forces armées à l'encontre des droits de l'homme et leur implication dans des activités illégales. A ce titre, il s'est souvent heurté avec Wiranto. «Il a été choisi parce qu'il est loyal à Wahid. C'est un professionnel qui croit que les militaires doivent se concentrer sur leur mission de défense et rester en dehors de la politique», considère un analyste militaire.

Parallèlement, le gouvernement annonce son intention de réduire à la portion congrue les Forces spéciales (Kopassus), un corps d'éli