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Libération

L'Union européenne pas dupe.

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publié le 1er mars 2000 à 23h08

La démission de Haider n'amadoue pas les partenaires de l'Autriche:

le problème «n'est pas la personnalité de Haider, c'est la nature de son parti», a déclaré hier le Premier ministre portugais Antonio Guterres, président en exercice de l'Union européenne. Pas mécontents d'engranger le premier effet de leur stratégie d'isolement politique de l'Autriche, mise en place le 4 février, les Quatorze de l'UE ne semblent pas dupes de la manoeuvre. «Haider se met à l'écart pour continuer à pratiquer le langage de l'excès. C'est certainement un repli stratégique», selon Louis Michel, le ministre belge des Affaires étrangères, qui souhaite que les Européens maintiennent la pression «pour faire partir ce gouvernement de coalition entre les conservateurs et l'extrême droite». Même le Danemark, plus mesuré, ne voit «aucun argument pour changer» de ligne. Le Canada a fait savoir qu'il maintient ses propres sanctions bilatérales.

A Jérusalem, pas question non plus de réinstaller l'ambassadeur d'Israël à Vienne: «Tant que le parti de Jörg Haider reste dans la coalition, nous ne modifierons pas notre décision.» A Washington, on perçoit quand même cette démission comme «un pas dans la bonne direction». Mais, ajoute James Rubin, le porte-parole du département d'Etat, cela «ne dissipe pas nos inquiétudes». A Berlin, le porte-parole du SPD (social-démocrate) pour les Affaires étrangères, Gernot Erler déclarait plus crûment que la démission de Haider ne vise à rien d'autre qu'à préparer son ascensio