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Libération

Pas de pitié pour l'Américain Odell Barnes. Condamné sans preuves, il doit être exécuté aujourd'hui.

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publié le 1er mars 2000 à 23h08

New York, de notre correspondant.

«Odell est calme, il sait qu'il peut mourir bientôt, mais il veut surtout que la vérité soit faite un jour. Il veut que l'on sache qu'il est innocent.» Depuis avril 1999, Frances Patrick, une militante contre la peine de mort, visite Odell Barnes dans la prison de Huntsville au Texas pratiquement tous les mois. Aujourd'hui, elle sait toutefois qu'elle rencontre peut-être ce condamné à mort noir de 31 ans pour la dernière fois. Malgré la campagne qui s'est développée en sa faveur en France et en Europe, alors qu'une contre-enquête met sérieusement en doute sa culpabilité, Odell Barnes a très peu de chances d'échapper à son exécution prévue ce mercredi. Lundi, la commission des grâces du Texas a rejeté un appel déposé par ses avocats. Reste désormais pour seul espoir un ultime recours présenté devant la Cour suprême, ou la possibilité pour le gouverneur du Texas, George W. Bush, de lui accorder un sursis de trente jours qui permettrait un réexamen de son dossier.

Lettre de Jospin. Une intervention de l'actuel candidat républicain à la Maison Blanche semble cependant fort improbable. En dépit d'une lettre envoyée hier à son bureau par Lionel Jospin, et dans laquelle le Premier ministre français en appelle «aux valeurs de justice et de respect de la dignité et des droits de la personne humaine», un porte-parole du gouverneur, Mike Jones, a précisé à Libération que Bush «n'interromprait pas sa campagne électorale pour étudier le cas d'Odell Barnes