Menu
Libération
Reportage

Mozambique: un pays débordé et démuni. Un million de personnes en attente de secours. D'autres pays de la région sont touchés.

Article réservé aux abonnés
publié le 2 mars 2000 à 23h07

Le Cap, de notre correspondante.

Elle s'appelle Rosita Pedro. C'est une petite fille, un bébé de quelques heures à peine, déjà entrée dans la légende d'une catastrophe aux dimensions historiques. Car Rosita est née mercredi après-midi. Au sommet d'un arbre. Sa mère, Sofia, s'y était réfugiée avec cinq autres Mozambicains, accrochés comme elle aux branches les plus hautes pour échapper aux pires inondations que le Mozambique ait connues depuis un demi-siècle. Un véritable déluge qui a englouti en quelques jours les vallées des rivières Limpopo et Save dans le sud et le centre du Mozambique. Hier, le président mozambicain, Joaquim Chissano, a annoncé un terrible bilan provisoire: au moins 200 morts, mais surtout un million de personnes affectées. «Tout chiffre est loin de la réalité pour le moment, a déclaré Chissano, cité par l'AFP. Aujourd'hui, nous parlons de 200 morts, mais nous savons que beaucoup plus de gens ont été emportés par les eaux.»

Rescapée. «La petite Rosita est notre bébé miracle», souligne, encore sous le coup de l'émotion, le capitaine Stewart Berlan. Joint par téléphone à Maputo, Stewart est le pilote sud-africain qui a sauvé des eaux la mère et l'enfant qui venait juste de naître. Un happy end qui remonte un peu le moral des secours jusqu'à présent accablés par l'ampleur de la tragédie. Car les douze hélicoptères de l'armée sud-africaine, envoyés en urgence au Mozambique voisin, n'ont guère les moyens de réussir seuls le sauvetage des milliers de Mozambicain