Santiago, de notre correspondant.
Le sourire de Pinochet à sa descente d'avion peut aisément se comprendre. Après 503 jours d'éloignement forcé, l'ancien dictateur ne pouvait pas vraiment savoir de quelle façon il serait reçu au Chili. La présence à l'aéroport des plus hauts représentants de l'armée lui a montré que la famille militaire chilienne resterait toujours fidèle. «L'institution continuera à offrir un soutien permanent et restera solidaire du général Don Augusto Pinochet», a d'ailleurs proclamé vendredi l'armée dans un communiqué.
La présence de plusieurs députés et sénateurs de l'opposition parmi les invités a également dû le rassurer. Car l'opposition montre qu'il est toujours considéré comme le père spirituel de la droite chilienne. Et elle ne manquera pas de s'opposer, dans l'avenir, à toute initiative politique qui pourrait nuire à son image.
Cette même droite n'a pourtant pas ménagé ses efforts au cours des derniers mois pour prendre ses distances vis-à-vis de l'ex-dictateur. Son candidat à la récente présidentielle, Joaquin Lavin, avait lui aussi expliqué qu'il soutenait l'action de la justice chilienne, en précisant que Pinochet devait pouvoir être jugé comme n'importe quel autre citoyen. Mais, pendant toute sa campagne, il avait soigneusement évité d'aborder l'affaire Pinochet, estimant qu'elle ne pouvait que diviser une fois de plus la population chilienne.
Mauvais état de santé. Les déboires de Pinochet en Europe ont cependant permis à l'ensemble de la clas