Volgograd, envoyée spéciale.
Depuis sa nomination surprise comme Premier ministre en août, Vladimir Poutine a appris une chose: sourire. Il sourit aux enfants des hôpitaux qu'il visite, aux étudiants, aux blessés de la guerre de Tchétchénie, aux vétérans de la Seconde Guerre mondiale, etc. Loin du rictus figé des débuts, ce sourire traduit toute l'assurance acquise et la certitude d'être élu président le 26 mars. Bien avant son ouverture officielle, Poutine est parti en campagne électorale. Cumulant les postes de Premier ministre et de président par intérim depuis la démission de Boris Eltsine le 31 décembre, il ne fait qu'assumer ses fonctions. Mais chaque voyage en province es t l'occasion de peaufiner son image à coups de promesses et de gestes symboliques rapportés par les télévisions.
Une ville symbole. A Volgograd l'ex-Stalingrad, théâtre d'une des plus grandes batailles de la Seconde Guerre mondiale, perdue par les nazis (juillet 1942-février 1943) où il s'est rendu le 22 février, Poutine était particulièrement dans son élément. Avec son statut de «ville-héros», Volgograd est à la fois le symbole de la résistance antifasciste et de la gloire de l'ex-armée Rouge. Un cadre idéal pour Poutine pour développer ses thèmes favoris: le patriotisme, la renaissance de la puissance russe et le renforcement de l'Etat. Sur fond de musique de Schumann, le président, un peu perdu dans son grand manteau sombre, dépose une gerbe devant la flamme à la mémoire des morts de Stalingrad.