C'est surtout en Belgique, pays qui s'est montré en pointe pour
tenter d'empêcher le départ de Pinochet de Grande-Bretagne, que la presse a réagi violemment. La presse belge, virulente, fustige le comportement des dirigeants politiques tant belges que britanniques. «Toute l'affaire aura révélé le cynisme et l'hypocrisie qui prévalent dans l'univers des relations internationales», juge ainsi le quotidien néerlandophone Het Belang van Limburg. «Si le ministre belge des Affaires étrangères a longtemps encouragé les actions contre une impunité de fait accordée à Pinochet, il s'est rangé juste à temps pour que le doute plane sur ses motivations», regrette de son côté le quotidien francophone la Libre Belgique.
Sentiment d'inachevé. Ton modérément critique, en revanche, en Grande-Bretagne: le «disparu» titrait hier l'Independent, expliquant qu'«Augusto Pinochet, le dictateur malade, s'envole au milieu d'accusations de trahison et de subterfuge». Comme le reste de la presse britannique, hier, l'Independent trahit un certain sentiment d'inachevé d'avoir laissé partir Pinochet sans procès. Le Guardian reconnaît que «le départ à la sauvette de l'ancien dictateur fait mauvais effet». Mais, selon l'éditorial du quotidien, proche des travaillistes, «existait-il une autre option?». «Il y a ceux qui craignent un miracle médical pour Pinochet une fois rentré chez lui», reconnaît le quotidien, ajoutant: «L'application de loi internationale pour les violateurs des droits de l'homme est encore u