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Libération

A la pêche aux voix noires à New York. L'électorat noir, déterminant pour le camp démocrate, est très courtisé.

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publié le 6 mars 2000 à 23h03

New York, de notre correspondant.

A l'entrée du Discount Center, sur Fulton Avenue, en plein centre de Brooklyn, la jeune femme a vu arriver l'ancien basketteur de loin. Chamine Richardson s'est avancée doucement et a demandé à Bill Bradley ce qu'il comptait faire «pour les femmes battues s'il était président». Un peu désemparé, le candidat démocrate a arrêté sa course folle pour écouter cette mère de deux enfants raconter sa galère de refuge en refuge depuis sept ans. Puis il a promis de mettre en place des «structures sociales efficaces pour les plus défavorisés». Après quarante minutes à serrer les mains le long de l'avenue commerçante, l'un de ses aides est alors venu dire à Bradley qu'il était temps de partir. «Pas encore, pas encore, a soufflé l'ex-star des Knicks; ici, c'est important»" Rôle déterminant. En une journée de campagne à New York, samedi, à trois jours d'un «mégamardi» décisif dans la course électorale à la Maison Blanche, Bill Bradley, l'outsider démocrate, a passé plus de temps à Brooklyn et dans le Bronx qu'à Manhattan. Une volonté affirmée, pour celui qui joue certainement sa dernière carte dans ces primaires, de courtiser ce que la presse locale appelle tout simplement ici le «vote noir». Dans une ville où la politique se décline à l'aune du melting-pot communautaire, l'électorat de couleur a ainsi toujours joué un rôle déterminant dans le camp démocrate. Et, ces dernières semaines, tant le vice-président Al Gore que l'ancien sénateur du New Jersey, l