Depuis le 19 janvier, les proches de Brice Fleutiaux sont sans
nouvelles du photographe, enlevé au cours d'un reportage en Tchétchénie, en octobre 1999. Le Quai d'Orsay leur avait fait passer ce jour-là un message bref, signé Brice: «Je suis vivant.» Retenu par qui, dans quelles conditions et dans quel coin du Caucase, nul ne le sait. Pour briser le silence, sa famille, appuyée par Reporters sans frontières et l'Union des photographes créateurs, a organisé à Paris une exposition des photos de ses précédents reportages, en Roumanie, en Bosnie ou au Cambodge (1). Une démarche à laquelle Libération a tenu à s'associer.
C'est par une première vidéocassette du FSB (ex-KGB), remise à l'AFP, que l'on a appris que Brice Fleutiaux était retenu en otage. Journaliste indépendant, il avait tenté sa chance pour être parmi les premiers à photographier Grozny assiégé. Mais rien, dans ce message filmé, ne disait où il était retenu. Aucune demande de rançon n'a été présentée. Le 14 janvier, la famille Fleutiaux visionnait une seconde cassette, encore fournie par le FSB. «Il y paraissait en bien meilleure santé, dit son épouse. On s'est dit qu'il avait changé de mains.» Depuis, Hubert Védrine s'est rendu à Moscou. Le cas du photographe, qui a fêté ses 32 ans en captivité, a été évoqué lors d'un entretien avec Vladimir Poutine. Le président russe par intérim s'est refusé à toute promesse.
En fin de semaine dernière, deux scientifiques polonaises, enlevées le 9 août, ont été libérées par les unité