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Libération

Kosovo: forcing albanais sur trois villages de Serbie. Une petite armée veut «libérer» ces communes.

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publié le 6 mars 2000 à 23h03

Gnjilane, envoyé spécial.

Afdil est arrivé de Serbie par la montagne, il y a trois jours. «Je portais un pull avec l'inscription "USA. Les policiers m'ont arrêté dans la rue du village et menacé: "Alors, tu veux que l'Otan arrive aussi ici? Ils m'ont convoqué au commissariat pour le lendemain. J'ai préféré partir», raconte le jeune homme installé dans un dortoir de l'institut pédagogique transformé en centre d'hébergement par l'UNHCR. Sami, lui, avait été battu par la police il y a une semaine en revenant d'une fête. Pour sa part, Arsim ne supportait plus le climat de peur ­ «le même qu'avant la guerre au Kosovo» ­ et a préféré partir en autobus avec neuf membres de sa famille. Il campe depuis avec les siens dans les trois petites pièces de l'appartement de son beau-père dans la périphérie de Gnjilane, grosse ville de l'est du Kosovo, près de la frontière serbe.

Nouvel exode. Le départ des quelque 100 000 habitants de Presevo, de Bujanovac et de Medveda, trois communes serbes à majorité albanaise limitrophes du Kosovo, a commencé au compte-gouttes dès l'été. Au printemps dernier, ces Albanais avaient fui vers la Macédoine à cause des bombardements de l'Otan et par peur d'être mobilisés dans l'armée yougoslave. Puis ils étaient revenus en Serbie. Ils repartent aujourd'hui, toujours plus nombreux.

«200 familles, soit plus de 1 000 personnes sont arrivées en quatre jours, qui s'ajoutent aux 6 000 réfugiés enregistrés depuis juillet», souligne Tahir Dalipi, ancien député du Parti