Menu
Libération
Reportage

Le Mozambique face a une nouvelle crue. Des cas de choléra se sont déclarés parmi les sinistrés.

Article réservé aux abonnés
publié le 6 mars 2000 à 23h02

Xai Xai, envoyé spécial.

Les trois villages sont inscrits sur la carte. Pedro, Lamena et Tonguema. Le pilote de l'hélicoptère regarde au sol. Puis revient sur le plan déplié. Au sol, toujours rien. De l'eau, sur des dizaines de kilomètres. Une eau marron et odorante. «C'est impossible, il devrait au moins rester des traces"» Des traces, il en flotte. Une planche, un bout de tissu, mais pas de maisons ni d'habitants. Même pas le toit émergeant d'une case.

Les trois villages étaient situés sur la rive de la rivière Limpopo, dans la banlieue de Xai Xai, 350 000 habitants, jusqu'au 4 février dernier. Depuis, deux cyclones sont passés par là et les crues ont fait déborder la rivière, de 4 mètres, selon le gouvernement de Maputo, de 15 mètres, selon les habitants. Crue minimisée officiellement et bilan, idem. Les inondations du Mozambique auraient fait 200 victimes. Mais Sonia cherche toujours ses deux frères, comme Antonio le sien. Cognata, elle, est toujours sans nouvelles de sa mère. Comme des dizaines d'habitants de Xai Xai.

Recherches. «L'eau a cette odeur fétide à cause des cadavres d'humains et d'animaux qui sont coincés dans les maisons inondées. L'horreur viendra avec la décrue.» Manuel Onteyga est responsable d'Action pour la faim au Mozambique et, lorsque le pilote de l'hélicoptère de l'armée française arrive avec les rescapés, il se précipite vers Sonia. «Je l'ai vue hier, j'ai voulu l'emmener à l'hôpital de campagne installé à Chibuto, plus au nord, mais elle a refu