Los Angeles, correspondance.
«Gouverneur, que venez-vous faire ici?», demande un analyste politique de Los Angeles, avec l'agressivité des journalistes américains fatigués de la campagne présidentielle. «Vous savez bien que les Hispaniques ne votent pas pour les Républicains.» «W» Bush, comme tout le monde l'appelle ici, n'est pas déstabilisé. Battu dans la nuit par son rival, le sénateur McCain, en Arizona et dans le Michigan, il s'est engouffré aussitôt dans un avion pour arriver au matin à l'université de Loyola, campus spécialisé dans les «études ethniques», à côté de l'aéroport de Los Angeles: il répond à l'invitation du plus grand réseau de télévision en espagnol du pays (Univision) et participe à un talk-show relié en direct avec San Francisco, San Diego et d'autres villes de Californie. Une invitation qu'on ne refuse pas. Bush s'est lancé, en Californie, dans une opération de séduction de la communauté des Latinos population de langue hispanique et d'origine d'Amérique latine. Et il n'a pas tort.
«Les Latinos votent, bien sûr», répond «W» au journaliste. «Certains sont au Parti républicain. Mais surtout, quand je serai le candidat du parti, en novembre, j'espère que beaucoup d'entre eux voteront pour moi.»
Bush voit en effet plus loin que la primaire de ce «mégamardi». Il sait que très peu de Latinos sont inscrits au Parti républicain (1 républicain pour 4 démocrates) les seuls dont le vote compte en Californie pour la nomination du candidat , mais il sait aussi q