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Libération

Israël: un poète palestinien censuré. Barak désavoue son ministre qui voulait enseigner Darwish à l'école.

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publié le 7 mars 2000 à 23h00

Jérusalem, de notre correspondant.

Un morceau choisi va-t-il faire tomber le gouvernement israélien? Pas moins de trois partis au pouvoir menacent de soutenir une motion de censure déposée par le Likoud si Mahmoud Darwish, le plus grand poète palestinien, est inscrit au programme du second cycle. Pris dans la tourmente, Ehud Barak a dû désavouer son ministre de l'Education, Yossi Sarid. «Les conditions ne sont pas encore réunies pour enseigner Darwish dans les écoles», a-t-il déclaré hier soir.

Yossi Sarid, l'homme par qui le scandale arrive, dirige le mouvement le plus à gauche de la coalition: le Meretz. En septembre, il avait provoqué un tollé en autorisant de nouveaux manuels d'histoire qui tordaient le coup à plusieurs mythes fondateurs d'Israël. La semaine dernière, il a récidivé avec sa réforme des études littéraires. Il voulait que les anthologies reflètent davantage le «caractère multiculturel de la société israélienne». Un enfant sur cinq est aujourd'hui arabe ou russe. Parmi les auteurs sélectionnés, figure Mahmoud Darwish, chantre de la cause palestinienne. Né en 1941 en Galilée, il a milité au Rakah, le parti communiste israélien, a connu plusieurs fois la prison, avant de quitter le pays et de rejoindre l'OLP en exil. Il en a démissionné après les accords d'Oslo, en 1993. Il vit aujourd'hui à Ramallah, en Cisjordanie.

Le Likoud dénonce la «décision scandaleuse de couper Alterman et Bialik (deux maîtres de la poésie israélienne, ndlr) pour faire de la place à un pa