Londres, de notre correspondant.
Tout ne peut pas réussir à Tony Blair. Ken Livingstone, plus connu comme «Red Ken» et pire cauchemar du Premier ministre, a décidé hier de se présenter à la mairie de Londres, défiant le candidat officiel travailliste, Frank Dobson. «Red Ken», relique aux yeux de Blair du passé extrémiste du Labour, est d'autant plus dangereux que les sondages le donnent vainqueur.
Dans une lettre à l'Evening Standard, hier, Livingstone explique «avoir dû choisir entre le parti qu'il aime et le respect des droits démocratiques des Londoniens». Membre du Labour depuis trente ans, il en sera immédiatement exclu pour avoir osé remettre en cause l'autorité de Blair et se présentera comme «indépendant» aux municipales du 4 mai. Il avait été éliminé par un système électoral, concocté par les apparatchiks travaillistes, qui donnait une part prépondérante des voix aux députés Labour de Londres, qui ont voté pour le candidat officiel. Mais, en termes de popularité, Red Ken a obtenu 74 000 des voix contre 24 000 à Dobson parmi les membres du Labour de la capitale, et les sondages montrent que les Londoniens sont prêts à élire cet homme, marqué à gauche, mais avant tout indépendant. La décision de Ken était jugée hier comme une catastrophe majeure pour Blair par l'ensemble des médias. Le Premier ministre qui, jusqu'à présent, a réussi à contrôler tous les rouages de son parti, risque de se retrouver avec, à la mairie de Londres, un homme qui a fait profession d'attaquer s