Beyrouth, envoyé spécial.
Dans une interview exclusive à trois quotidiens européens, dont Libération, le secrétaire général du Hezbollah, Sayyed Hassan Nasrallah, explique pourquoi son parti continuera la lutte armée dans le sud Liban jusqu'au départ du dernier soldat israélien. Pour la première fois, il fait état de différences de stratégie entre son parti et la Syrie.
Comment réagissez-vous à l'adoption, dimanche par le gouvernement d'Ehud Barak, du plan de retrait de l'armée israélienne du sud Liban?
Nous en sommes très heureux. C'est une victoire totale pour la résistance et la logique du Hezbollah. Nous attendons ce retrait, nous le recherchons avec impatience. C'est la première fois dans toute l'histoire du conflit israélo-arabe qu'un peuple arabe parvient à libérer son territoire sans se soumettre aux conditions de l'occupant. Un retrait unilatéral du sud Liban est une plus grande victoire qu'un retrait en vertu d'un accord négocié (entre la Syrie et Israël, ndlr).
Pourtant, un tel retrait unilatéral va à l'encontre de la Syrie et du Liban qui préfèrent un retrait dans le cadre d'un accord.
Rien n'empêche que nous ayons une position différente des Syriens. C'est la preuve que la résistance (le Hezbollah, ndlr) a toujours combattu pour la libération du territoire libanais.
Maintenant que le retrait israélien semble acquis, le Hezbollah va-t-il mettre fin à ses opérations?
Ehud Barak avait arrêté la date du 13 février pour parvenir à un accord-cadre avec les Palestiniens. Est-