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Libération

L'ex-chef rebelle veut rentrer à Kinshasa. Arthur Ngoma croit à l'union sacrée contre les voisins envahisseurs.

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publié le 8 mars 2000 à 22h59

L'été 1998, il avait été le premier visage de la rébellion contre

Laurent-Désiré Kabila, le tombeur de Mobutu au Congo-Kinshasa, qui n'avait mis qu'un an pour se révéler tout aussi dictatorial que le maréchal-président. Arthur Z'Ahidi Ngoma devenait alors le «coordinateur» du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD), soutenu par le Rwanda et l'Ouganda pour renverser Kabila, l'ancien allié de ces mêmes pays, ingrat à l'égard de ses bailleurs de troupes et de fonds. Arthur Ngoma avait le profil requis pour crédibiliser cette invasion bis repetita sous couvert d'un mouvement rebelle. Originaire de l'Est sans être immigré tutsi et, donc, disqualifiable comme «instrument rwandais», il venait de passer six mois dans une geôle de Kabila. Mais il ne devait servir que dix-huit mois d'icône à la rébellion dont il a dénoncé, en janvier 1999, son inféodation aux pays voisins.

Front du refus. Hier à Paris, où il vivait depuis en exil, Ngoma a annoncé un nouveau retournement: d'ici à deux semaines, il veut rentrer à Kinshasa pour «militer pour la paix et la réconciliation au Congo, enlisé dans une guerre qui n'est pas la sienne».

Ce retour au pays, qui interviendrait sans l'accord préalable de Kabila, «même s'il y a eu des contacts informels», s'inscrit dans un contexte propice à la formation d'un front de refus de la guerre régionale, dont le Congo-Kinshasa est le champ de bataille. Au nom de l'union sacrée de tous les Congolais, Kabila a décrété le 21 février une «amnistie général