Santiago de notre correspondant.
Le retour d'Augusto Pinochet au Chili sème la confusion jusque parmi ses enfants, porte-parole discordants. Ainsi, Ricardo Lagos, qui prendra officiellement ses fonctions de Président samedi et qui fut l'un des plus virulents détracteurs de Pinochet pendant les années 80, a dû être surpris d'apprendre que l'ancien dictateur avait «une très bonne opinion de lui», et qu'il le considérait comme un homme «courageux et capable». Ces propos ont été rapportés par l'un des fils de Pinochet, baptisé également Augusto. Ils ont aussitôt été démentis par son second fils, Marco-Antonio, qui a expliqué que son père n'avait pas fait allusion à Ricardo Lagos au cours de réunions de famille depuis son retour au Chili.
«Pinochèques». La famille Pinochet ne parle visiblement pas d'une seule voix. Marco-Antonio a certes été désigné porte-parole officiel. Mais il ne peut pas empêcher son grand frère de parler. Or, Augusto junior est un spécialiste des déclarations fracassantes. C'est lui qui avait proclamé, voilà quelques mois, que les opposants politiques qui étaient morts au Chili pendant la dictature n'étaient pas des hommes mais des «bêtes». Son nom est également lié à l'affaire des «Pinochèques», la justice l'ayant accusé dans les années 90 d'avoir perçu des commissions frauduleuses sur la vente d'une entreprise à l'armée. La pression des militaires a ensuite permis d'obtenir le classement de cette affaire. Car il a lui-même longtemps fait partie des forces a