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DIMANCHE, LES ELECTIONS LEGISLATIVES ESPAGNOLES. L'inespérée union de la gauche. Le «pacte» entre socialistes et communistes a été signé en janvier pour contrer Aznar.

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publié le 9 mars 2000 à 22h58

Madrid, de notre correspondant.

C'était en janvier dernier. Après avoir gouverné l'Espagne sous le charismatique règne de Felipe Gonzalez (1982-96), le Parti socialiste (PSOE) était en perte de vitesse. Orphelins d'un «Felipe» en retraite temporaire, les socialistes espagnols ne savaient plus à quel saint se vouer. D'autant que José Maria Aznar (PP, Parti populaire, centre droit), sur lequel personne n'aurait parié une peseta en 1996, s'en tirait plutôt bien au gouvernement. Pour Joaquin Almunia, 51 ans, le leader socialiste, ces élections législatives du 12 mars étaient bien mal engagées. C'est alors, en janvier, qu'il sort une arme inattendue: une alliance électorale avec les communistes de IU (Izquierda Unida). L'initiative aurait été impensable en d'autres temps. Outre que les deux camps se détestent cordialement depuis la guerre civile, Felipe Gonzalez, anticommuniste notoire, avait alimenté la discorde à satiété. Du côté de IU cependant, la conjoncture se prête à la volte-face. Julio Anguita, son très remuant leader, discrédité dans l'opinion lors de la guerre au Kosovo pour sa farouche opposition à l'intervention de l'Otan, s'est mis en retrait après une attaque cardiaque. Un autre apparatchik émerge, Francisco Frutos, 61 ans, communiste convaincu, mais moins intransigeant. Le «Pacte des gauches» peut exister.

Plus qu'une véritable alliance, il s'agit d'un rapprochement de raison. Malgré ses limites, le pacte PSOE/IU, inspiré par la gauche plurielle française, donne