Madrid, de notre correspondant.
Il y a encore deux ans, José Antonio, 34 ans, économiste de formation, courait comme un désespéré à la recherche d'un emploi. Ce Madrilène a un jour entrevu la révolution qui se préparait dans l'Internet. Après quelques stages de formation financés par l'Inem (l'ANPE espagnole), il s'est mis aux petites annonces. «Ça a été une surprise: partout, on embauchait à tour de bras. Les boîtes du secteur poussaient comme des champignons.» José Antonio commence par des CDD et atterrit vite avec un contrat fixe à Amenia, un des leaders espagnols des télécoms. Du coup, il vient de lancer un emprunt pour l'achat d'un appartement, dans le quartier central de Latina. «Autour de moi, tous les gens de mon âge ont un boulot, même précaire. Il y a dix ans, je me souviens qu'on ne parlait que du chômage.» Locomotive. José Antonio n'est que l'un de ces milliers de visages d'une Espagne conquérante et prospère. Jusqu'au début des années 90, la Péninsule ferraillait avec un taux de chômage proche de 25%. Conjurant ce fléau social qui la complexait, l'Espagne s'est imposée comme la locomotive européenne de la création d'emplois, même si le taux reste encore élevé (16%): depuis 1996, date de l'arrivée au pouvoir de José Maria Aznar (Parti populaire, PP, centre droit), on comptabilise 1,8 million de postes de travail créés, soit 50% des emplois générés dans l'ensemble de l'Union européenne.
La recette: une bonne conjoncture économique (+3,8% de croissance en 1999) et u