Washington, de notre correspondant.
Le commentateur du New York Times, Frank Rich, l'appelle par dérision «Boy George». Et le Washington Post a publié en janvier une enquête pleine page titrée «Est-il assez intelligent pour être Président?» Sous-titre: «La réponse n'est pas simple». «He's all hat, no cattle» en traduction libre: complètement bidon disent ses adversaires, citant un dicton texan. Les journalistes ont fait des gorges chaudes de ses bourdes il a appelé les habitants de la Grèce les «Gréciens», et confondu Slovaquie et Slovénie. Pourtant George W. Bush, 53 ans, est bien parti sur la route qui mène à la Maison Blanche. Avant de s'en moquer, il convient de rappeler que les adversaires de Ronald Reagan s'étaient tout autant gaussés de sa vacuité, ce qui ne l'a pas empêché de présider huit années durant le pays le plus puissant du monde" George W. affiche volontiers l'optimisme souriant et la confiance en soi de celui qu'il invoque pour modèle.
Vu de près, le gouverneur du Texas reste une énigme, et pas seulement parce qu'il est jalousement protégé par ses gardes du corps et son entourage. Il a le sens du rapport humain, fût-il aussi artificiel et fugace que les trois mots échangés, la main serrée et le coup sur l'épaule donné avec un grand sourire aux partisans venus le soutenir. Il marche en roulant les mécaniques et il a ce petit rictus dans lequel on peut voir la marque de l'arrogance satisfaite du fils à papa qu'il est. Mais il a aussi le sens de l'humour, e