Malgré le boycott de l'Elysée et du Sénat, le parti conservateur
autrichien (ÖVP) gardera un excellent souvenir de la grand-messe du Parti populaire européen (PPE), qui s'est achevée hier à Paris. Traités en brebis galeuses par Jacques Chirac et Christian Poncelet, qui ont refusé de les recevoir (Libération du 6 mars), les eurodéputés de l'ÖVP ont constaté avec satisfaction la volonté de la plupart de leurs collègues de Strasbourg d'enterrer cette affaire qui mettait en péril l'unité de la première force politique au Parlement européen. Sans concession à l'égard du FPÖ de Jörg Haider et de «son entreprise malfaisante de réhabilitation» du nazisme, le leader de l'UDF, François Bayrou, a été le seul à mettre les pieds dans le plat autrichien. Sans aller toutefois jusqu'à réitérer sa demande d'exclusion de l'ÖVP. «Il est normal que le PPE ait des divergences. C'est la règle pour un mouvement large», a-t-il minimisé, tout en contre-balançant sa tirade contre l'extrême droite d'une sortie contre l'extrême gauche.
La chef de file de la délégation autrichienne, Ursula Stenzel, s'est donc sentie assez réconfortée pour «remercier M. Bayrou de sa mise en garde contre l'asymétrie de l'indulgence» dont profitent «les crimes commis par les régimes communistes»: «le goulag n'est pas moins grave qu'Auschwitz», a-t-elle lancé. Quant à Haider, s'efforce-t-elle d'expliquer, «il n'a rien d'extrême droite. Ce n'est qu'un populiste sans idéologie. Nous espérons que les gouvernements européens von