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Libération

Le président autrichien repart bredouille de Bruxelles. Thomas Klestil n'a pas obtenu la levée des sanctions.

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publié le 9 mars 2000 à 22h58

Bruxelles (UE), de notre correspondant.

Thomas Klestil a voulu faire ami-ami avec Romano Prodi. C'est raté: le président de la Commission a tenu à garder ses distances. Hier, un journaliste a demandé au président de la République autrichienne pourquoi il arborait, comme son hôte, un brin de mimosa à la pochette: «Il s'agit d'un échange spontané marquant notre amitié», déclara-t-il tout fier. Quelques minutes plus tard, Prodi corrigeait l'information: «Ce sont les femmes avec qui j'ai pris mon petit-déjeuner ce matin pour la Journée internationale des femmes qui m'ont offert ce mimosa. C'est Anna Diamantopoulou (la commissaire grecque, ndlr) qui a offert un brin de mimosa à M. Klestil», en le croisant dans le couloir. L'Autrichien a avalé l'affront sans broncher.

«Emotionnel». Le résultat de sa visite d'hier à Bruxelles est parfaitement à l'image de cet «échange spontané». Lui qui était venu plaider la levée des sanctions européennes contre son pays est reparti bredouille. Pis: en ne prenant pas ses distances avec le FPÖ de Jörg Haider, un parti «démocratiquement élu», il a souligné toute l'ambiguïté de la classe politique autrichienne. Pour le président Klestil, les sanctions décidées par les quatorze partenaires de Vienne sont «émotionnelles», ce qui laisserait penser que la réalité du parti de Jörg Haider est bien différente de ce qu'en perçoit l'étranger. Ce conservateur a d'ailleurs regretté «les critiques injustes à l'égard de l'Autriche»: «Il y a des choses dites et écr