Javier Solana, le «visage» et la «voix» de l'Union européenne sur la
scène internationale, semble avoir une boulimie de fonctions: déjà haut représentant pour la politique étrangère et de sécurité commune (Pesc), secrétaire général du Conseil des ministres de l'UE, secrétaire général de l'UEO (Union de l'Europe occidentale), il aimerait bien ajouter à son tableau de chasse la présidence du Comité politique et de sécurité (Cops), ce nouvel organe européen chargé des questions de défense.
L'homme serait-il assoiffé d'honneurs? En réalité, même si l'ancien secrétaire général de l'Otan ne les dédaigne pas, il est surtout animé par le souci de donner à sa fonction de «M. Pesc» un réel contenu et d'en finir avec un émiettement des responsabilités brouillon et inefficace. Il est donc normal qu'il préside l'UEO jusqu'ici seule institution européenne compétente en matière de défense , appelée à se fondre dans l'UE, et qu'il ait pleins pouvoirs sur l'administration du Conseil des ministres, l'institution représentant les Etats à Bruxelles. Ne s'agit-il pas, dans tous les cas, de se donner les moyens d'être le «numéro de téléphone» de l'UE?
«L'Europe doit parler d'une seule voix, point», explique un diplomate. Il serait donc normal qu'il dirige le Cops, cette institution politico-militaire qui s'est réunie pour la première fois mercredi, dans sa formation intérimaire: ce cousin par alliance du Conseil atlantique (l'Otan) est, en effet, chargé d'élaborer la politique commune de sécurité