A droite, Jesus Gil y Gil, sexagénaire ventripotent au crâne
dégarni, maire controversé de Marbella et cible d'une bonne vingtaine d'actions judiciaires. La dernière en date concerne «son» club de foot, l'Atletico de Madrid, qu'il présidait jusqu'à ce que le juge Garcia Castillon le suspende de ses fonctions, fin décembre, pour «escroquerie, falsification de documents, abus de biens sociaux» et autres indélicatesses estimées à 375 millions de francs. A gauche, Mario Conde, bel hidalgo gominé, ancien directeur de la banque Banesto, condamné en mars 1998 à quatre ans et demi de prison pour détournement de 24 millions de francs et falsification de documents dans l'affaire Argentia Trust. Mis en liberté conditionnelle en août 1999, l'ex-prince de la finance n'est pas tiré d'affaire: à la veille d'un nouveau procès, le parquet requiert 35 ans de prison contre lui.
Ces deux personnages, populistes, hauts en couleur, ultramédiatisés, ayant maille à partir avec la justice, sont candidats à la présidence du gouvernement. Mais les trois autres, José Maria Aznar (Parti populaire), Joaquin Almunia (Parti socialiste) et Francisco Frutos (coalition communiste) ne se sentent pas vraiment menacés. Qu'il s'agisse de Mario Conde ou de Jesus Gil, l'obtention d'un seul siège au Parlement constituerait une énorme surprise.
Une différence de taille, toutefois, sépare les deux hommes. Jesus Gil s'appuie sur un parti taillé à sa mesure, dont le sigle GIL (Groupe indépendant libéral) donne une idée de