Menu
Libération

L'armée au garde-à-vous devant Pinochet au Chili. Tensions entre le nouveau président et les militaires.

Article réservé aux abonnés
publié le 11 mars 2000 à 22h55

Santiago, de notre correspondant.

Ala veille de la cérémonie d'investiture de Ricardo Lagos, le nouveau président de la République du Chili, l'armée de terre s'est une nouvelle fois permis d'affirmer son soutien indéfectible à Augusto Pinochet. «Je voudrais exprimer la grande satisfaction que ressent l'institution tout entière, pour le retour au pays du général Augusto Pinochet, après avoir souffert d'une détention injuste et prolongée à l'étranger, et également réitérer, une fois de plus, notre disposition à lui apporter tout le soutien possible», a déclaré vendredi le commandant en chef, Ricardo Izurieta.

Courroux. Le retour de l'ancien dictateur a sans conteste tendu les relations entre le nouveau pouvoir qui s'installe aujourd'hui à Santiago et l'armée. Le tapis rouge a été évité de justesse. Les forces armées avaient prévu de le dérouler pour accueillir, comme un chef d'Etat, Pinochet, contre qui 72 plaintes ont été déposées pour des crimes attribués à son régime (1973-1990). Le gouvernement a finalement pu les convaincre de ne pas donner autant de faste à la cérémonie. Cette concession est l'une des seules arrachées aux militaires. Le pouvoir civil se serait pourtant bien passé de l'image de Pinochet arrivant à l'hôpital militaire au milieu d'une nuée de Bérets noirs armés jusqu'aux dents.

N'ayant pas ménagé ses efforts pour ramener l'ancien dictateur au pays, le gouvernement attendait en échange une plus grande collaboration de la part des forces armées. Après la cérémon