Tokyo, de notre correspondante.
Du haut de sa citadelle de la mairie de Tokyo, le gouverneur Shintaro Ishihara se plaît à jouer les trouble-fête. Vendredi, devant la presse étrangère, ce franc-tireur, accusé d'exploiter les thèmes populistes, a lancé une nouvelle attaque contre sa cible favorite: le pouvoir central dominé par le Parti libéral-démocrate (PLD). Politique étrangère, stratégie économique, politique fiscale" Ishihara critique tout et, manifestement, ça plaît à ses électeurs. «Je suis devenu gouverneur de Tokyo, parce que je peux aider à reconstruire la nation japonaise», a-t-il lancé d'emblée. Mais ce romancier à succès retrouve les réflexes de base de tout bon politicien, lorsqu'on l'interroge sur ses ambitions nationales. «Le soleil se couche et la route est encore longue», esquive-t-il. Pour mieux repasser à l'attaque: «Le gouvernement se détourne de questions de première importance pour le pays.» Des exemples? Ishihara cite l'attitude de Tokyo à l'égard de la Corée du Nord. «L'une de nos compatriotes, Megumi Yokota, a été kidnappée par des agents nord-coréens il y a des années. Le gouvernement n'a rien fait pour son retour», a-t-il lancé, en référence à une écolière de 13 ans qui avait «disparu» en 1977. Une dizaine de ressortissants japonais sont dans le même cas. «Imaginez que la Corée du Nord ait kidnappé une Américaine. L'affaire aurait pu déboucher sur une guerre entre les Etats-Unis et la Corée du Nord.» Ishihara a commencé sa fronde contre le gouvern