Un pan de l'histoire est dévoilé. Les Nations unies, et plus
précisément l'ex-procureur général du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPR), Louise Arbour, n'ont pas poursuivi une piste, pourtant prometteuse, pour élucider l'attentat contre l'avion du président rwandais Juvénal Habyarimana, qui, le 6 avril 1994, a déclenché le massacre de centaines de milliers de Tutsis au «pays des Mille Collines». Cette révélation a été publiée le 1er mars par le National Post, grand quotidien canadien, après enquête et sur la foi d'un rapport secret de l'ONU, dont le journal a obtenu une copie. Selon ces informations, c'est un escadron du Front patriotique rwandais (FPR), l'ancien mouvement rebelle tutsi aujourd'hui au pouvoir à Kigali, qui aurait abattu le Falcon présidentiel. Gravissime à double titre, cette accusation impute au régime rwandais sorti des fosses communes la responsabilité de l'événement détonateur du génocide au Rwanda, sur lequel les Nations unies se refuseraient à rechercher la vérité en toute impartialité.
Détails précis. L'article de Steven Edwards, le correspondant du National Post auprès des Nations unies à New York, fourmille de détails, contenus dans le rapport confidentiel de l'ONU, daté du 1er août 1997, et communiqué seulement à trois hauts responsables de l'organisation, dont Louise Arbour. Ce sont en effet les enquêteurs du tribunal international mis en place pour sanctionner les crimes contre l'humanité commis, en 1994, au Rwanda qui menaient alors