Le Parti populaire (PP) du président du gouvernement espagnol
sortant José Maria Aznar a largement remporté les élections générales d'hier. Le PP obtient même la majorité absolue au Congrès des députés (lire encadré ci-dessous). Grand perdant de ces élections, Joaquin Almunia, le secrétaire général du Parti socialiste a annoncé hier soir sa «démission irrévocable» face au «triomphe» de José Maria Aznar.
Madrid de notre correspondant Il était l'outsider lisse, sans stature, celui dont Felipe Gonzalez disait, en 1996, qu'il n'allait en «faire qu'une bouchée». Il était l'ancien petit fonctionnaire de Logroño, une ville mortelle de La Rioja, entré en politique plus par ennui que par vocation. Personne n'aurait parié une peseta sur ce personnage à la raideur castillane, dépourvu de toute fantaisie et au charisme proche de zéro. Mais voilà: avec sa moustache trop large qui fait les délices des Guignols de l'info locaux, avec son physique de «M. Tout-le-Monde» et une diction à peine audible, José Maria Aznar, à 46 ans a pris avec sa victoire une belle revanche sur les bookmakers.
«Hechos». L'homme n'a pourtant pas beaucoup changé. Il ne montre pas plus de répartie que par le passé, il ne sait toujours pas faire chavirer une foule et, lors de ses derniers meetings, ses promesses électorales avaient des accents de résultats d'entreprise. «Hechos, hechos, hechos («des faits, des faits, des faits»)», répète-t-il sans se lasser. Entre lui et la société espagnole, il y a toujours aussi peu