Jusqu'à présent, les attentats commis en Iran visaient les opposants
et les intellectuels en délicatesse avec le régime. Hier matin, c'est un dirigeant réformateur, très proche du président Mohammed Khatami, qui a été victime à Téhéran d'une tentative d'assassinat, commise moins d'un mois après l'écrasante victoire aux législatives des partisans du changement. Saïd Hajarian, 47 ans, membre dirigeant du Front de la participation (FP, gauche islamiste), est à la fois le théoricien de la faction réformiste et l'un des artisans de son triomphe électoral aux législatives de février. Il a été atteint de deux balles tirées par un tueur juché sur une moto de grosse cylindrée pilotée par un inconnu. Selon la police, le tireur a utilisé un colt muni d'un silencieux et visé la nuque. Saïd Hajarian se trouvait hier soir toujours dans le coma. La faction réformiste, à commencer par le président Khatami, a évidemment condamné l'attentat. A la fois ému et en colère, il a souligné, dans un discours tenu à Meybad (centre), la «ferme détermination du gouvernement à lutter sans merci contre la terreur, la violence et le meurtre». «Les ennemis ont déjà commis des meurtres et provoqué une vague terroriste dans le pays, sans toutefois atteindre leur objectif», a-t-il ajouté, dans une allusion aux meurtres commis fin 1998 contre trois intellectuels et un couple d'opposants. L'enquête ayant établi que ces cinq assassinats étaient imputables au services secrets iraniens, c'est donc ceux-ci que le p