Budapest, de notre correspondante.
Six semaines après la vague de cyanure qui a provoqué une catastrophe écologique en Roumanie et en Hongrie, une nouvelle pollution frappe la région. Le 31 janvier dernier, le lac de décantation de la mine de Baia Mare avait cédé, laissant s'échapper 100 000 m3 d'eau contaminée au cyanure dans un affluent de la rivière Tisza, deuxième cours d'eau le plus important de Hongrie, et anéantissant presque toute la faune et la flore. Le même incident semble s'être reproduit dans la mine de Baia Borsa, à 120 kilomètres à l'est de la première mine (nord-ouest de la Roumanie).
Plomb, zinc et fer. Vendredi, sous la pression de l'eau due à de très abondantes chutes de neige, suivies de pluies torrentielles, une brèche de 25 mètres s'est ouverte dans le bassin de décantation de la mine. Les eaux chargées de plomb, de zinc et de fer ont dévalé du haut du bassin, construit en terrasse. 20 000 tonnes de boues métallifères se sont ainsi échappées dans le Viseu, petit affluent de la Tisza. La haute Tisza, qui avait échappé au cyanure, est désormais contaminée. «Nous fermerons les mines qui ne respectent pas les règles de sécurité», a affirmé le ministre roumain de l'Environnement, alors que les experts analysaient l'eau toutes les deux heures, malgré des inondations entravant leur travail. De leur côté, cinquante ouvriers de l'usine tentaient de colmater la brèche. Romica Tomescu a ajouté que les niveaux de plomb et de zinc dans la partie roumaine de la Tisza a